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9 idées pour aider le football français à sortir de la crise

  • Photo du rédacteur: Simon Arnaudet
    Simon Arnaudet
  • 19 mars
  • 5 min de lecture

Échec des droits TV, clubs proches du dépôt de bilan, polémiques au sein de la LFP, le football français est définitivement en train de vivre une crise existentielle. Peut-il s’en sortir et, si oui, comment ? Il me semble percevoir deux pistes principales redresser la barre : repenser le football en priorisant la satisfaction du fan et assainir les finances du secteur dans sa globalité. Voici 9 idées pour sortir de la crise et positionner à nouveau le football français parmi les grands pays du football.


Le football français dans la crise

Repenser le football français pour le fan


On l’oublie bien trop souvent mais le fan (que l’on peut également nommer « consommateur final » dans l’écosystème du football) est un personnage vital. C’est lui qui achète les places au stade, les produits dérivés à la boutique ou encore les abonnements chez les opérateurs TV. Mais au-delà de cela, c’est lui qui encourage son équipe et qui est garant de l’Histoire et de l’identité de son club. Pourtant, dans les négociations commerciales, ses besoins, motivations et contraintes sont très peu prises en considération. Le salut du foot français peut et doit passer par la prise en compte réelle du fan de football.

  1. Huit matchs sur neuf le week-end

On a en tête les manifestations des supporters contre le calendrier proposé par la Ligue et BeIn pour les week-ends foot de Ligue 2. Comment peut-on imposer aux fans de faire autant de kilomètres un vendredi pour aller soutenir leur équipe à l’autre bout de la France ? La proposition est simple : 8 des 9 matchs de chaque championnat professionnel seront organisés durant le week-end (samedi et dimanche) et en utilisant le format du multiplex et des horaires peu utilisées jusqu’alors comme le créneau de 13H, intéréssant pour valoriser les droits TV à l’étranger. Le dernier match sera lui organisé le vendredi soir en prime time (21H00) et devrait être la confrontation entre les deux clubs les moins distants géographiquement pour permettre aux supporters de faire le déplacement après leur journée de travail du vendredi.

  1. Un diffuseur unique par championnat

Tous les professionnels du football le savent, le prix psychologique d’un abonnement pour le regarder la L1 est de 15€ par mois. Pour arriver à ce prix, il faut un diffuseur unique pour tout le championnat. Ces dernières années, il fallait quelques fois débourser près de 50€ par mois. Et on l’a vu avec DAZN et ses abonnement onéreux, l’échec est assuré.

  1. Chaîne unique pour le football français

Si la précédente idée est orientée court terme, c’est aujourd’hui qu’il faut préparer l’avenir à long terme. La solution de la chaîne TV de la Ligue est un véritable serpent de mer depuis des années. Elle pourrait pourtant assurer la pérennité du football français. Avec 3 championnats professionnels à diffuser (L1, L2 et L3), soit 27 matchs de 54 équipes différentes par week-end, d’autres compétitions (retour de la Coupe de la Ligue ?) ou encore des documentaires, reportages et talk-show, le potentiel pour cette chaîne est particulièrement riche. S’il se sent écouté et respecté, le fan de football consomme beaucoup de contenus foot. Mais ce projet n’est sorti de sa boite que lors des négociations pour tenter de faire peur aux diffuseurs dans les négociations. Il est temps de travailler en amont et sérieusement sur cette option pour les années à venir.

  1. Autres options de visionnage

Cette solution pourrait permettre de développer de nouvelles méthodes de paiements (abonnement par championnat ou par équipe mais également le paiement par match) et de recettes : gratuitement totale/partielle du visionnage des matchs contre de la publicité et l’offre de bouquets avec les opérateurs TV qui proposent d’autres compétitions comme la Ligue des Champions ou l’Europa League.

  1. Autoriser les supporters à encourager leur équipe

Enfin, si l’on veut sincèrement relancer le football français, cela ne se fera pas avec des parcages visiteurs vides. Avant d’être un secteur économique à part entière, le football est un divertissement, une fête. Certes, les débordements sont réels et doivent être combattus fermement par tous les moyens légaux et moraux. Mais parmi ces moyens, la fermeture des tribunes est la dernière des idées à mettre en place. Clubs, supporters et pouvoirs publics sont capables de s’asseoir autour d’une table et de mettre en place un plan efficace pour remplir à nouveau les travées et redonner la bande son que l’on aime lorsqu’on assiste à un match.


Assainir les finances du football français


Si l’on veut que le fan puisse assister aux matchs, au stade ou depuis son canapé, il faut que les clubs existent encore. Et pour cela, un assainissement économique du secteur est inéluctable. Trop de clubs souffrent d’un déficit structurel chronique et doivent vendre leurs meilleurs éléments lors de chaque mercato pour atteindre un fragile équilibre et survivre jusqu’à la saison suivante. Il est temps de penser à long terme et d’assurer la pérennité du football français.

  1. Avènement de la Ligue 3

On l’attendait depuis des années, Philippe Diallo l’a confirmé il y a quelques semaines, la Ligue 3 va enfin voir le jour en 2026. La professionnalisation du troisième échelon national (accompagné de la réduction du nombre de clubs par championnat) pourrait permettre d’assurer l’avenir du football français « par le bas » ou « à la source ». C’est-à-dire que, si les gestions de clubs sont de qualité, les droits TV et les recettes de billeterie augmenteront pour cette division et l’ensemble des clubs seront plus attractifs. L’objectif est de créer un cercle vertueux. La saison prochaine, nous pourrions par exemple avoir des affiches comme Sochaux – Bordeaux. Deux questions restent néanmoins en suspens : comment la LFP pourrait gérer la L1 et la L2 et la FFF la L3 ? Et enfin, quel statut pour la N2 et particulièrement les clubs professionnels qui descendent de L3 en N2 ?

  1. Indépendance de la DNCG

Tant de décisions de la DNCG ont fait l’objet de polémiques ces dernières années : de la montée annulée de Luzenac au refus de réintégrer le GOAL FC (laissant la N1 à 17 clubs) en passant par les décisions de rétrogradations administratives à géométrie variable. Pour revitaliser la santé économique des clubs de football professionnels français, on a besoin d’une DNCG forte et indépendante qui assume ses décisions et reste imperturbable dans ses décisions et le respect de ses sanctions.

  1. Renforcement des sanctions de la DNCG

Bien souvent, des clubs de sont sauvés en appel devant la DNCG, quelques jours avant la reprise des championnats. Comment préparer sereinement un budget pour une nouvelle saison en ne sachant pas à quel niveau du football on va évoluer ? Cette indécision est la même pour le club en question que pour le ou les clubs potentiellement repêchés en cas de décision défavorable. On a aussi vu de nombreuses fois des clubs sauvés en appel repassant pour les mêmes motifs devant la DNCG l’année suivante. Pour le bien du football pro français la DNCG gagnerait à demeurer inflexible quant à ses décisions et sanctions. Le lancement de la L3 pourrait d’ailleurs être une opportunité pour la DNCG. Un club de L1 ou L2 pourrait se voir rétrogradé dans un premier temps en L3 avant de l’être une nouvelle fois plus sévèrement si la gestion de club n’a pas permis d’assainir ses finances efficacement.

  1. Créer d’un plafond salarial

Mieux vaut prévenir que guérir. Avant de sanctionner, il est préférable d’accompagner les clubs promus à rester dans les clous du professionnalisme pour ne pas se voir sanctionner la saison suivante pour avoir vu leur masse salariale exploser en tentant de lutter sportivement avec les autres clubs de leur nouvelle division. Aussi, la mise en place d’un plafond salarial par club (% du budget global) ou par division permettrait d’aider à l’assainissement des finances des clubs professionnels français.



Cet article ne présente aucune idée révolutionnaire mais un peu de bon sens et surtout l’objectif de revenir aux sources du football pour le relancer. Le football français n’est pas le seul à souffrir en Europe. On serait bien avisés d’être parmi les premiers à le métamorphoser pour devenir un exemple d’un secteur moderne, sain et plein d’avenir.



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