Alexandre Lafitte, entraîneur du Stade d'Abidjan
- Simon Arnaudet
- 11 juin
- 12 min de lecture
Un entraineur peut-il vraiment gagner un championnat pro à 28 ans, sans avoir jamais joué en professionnel, sans agent, ni plan B ? Alexandre Lafitte, lui, ne s’est même pas posé la question. En janvier 2023, ce Landais, inconnu du grand public, s’envole pour la Côte d’Ivoire. Mission commando : redonner vie au Stade d’Abidjan, géant endormi du football ivoirien. Moins de deux saisons plus tard, il devient le plus jeune entraîneur français à remporter un championnat de première division. Le tout sans blabla, mais avec des idées claires, une méthode bien à lui, et un sens du jeu qui parle à tous les vestiaires. C’est l’histoire d’un homme qui ne coche aucune case du parcours classique, mais qui rafle tout sur son passage. D’un coach qui pense comme un stratège et agit comme un meneur. D’un jeune qui fait du bruit sans jamais hausser le ton. Dans cette interview, on parle tactique, pression, Afrique, ambition, galères et grandes victoires. Bref, on parle foot avec Alexandre Lafitte, entraîneur du Stade d'Abidjan.

Alexandre Lafitte, entraineur du Stade d'Abidjan
Que s’est-il passé le 18 mai 2025 au stade Robert Champroux d’Abidjan ?
On a obtenu une victoire importante qui nous a permis, notamment au club, 56 ans après, de remporter le titre de champion de Côte d'Ivoire. C’était donc un moment fort, historique pour le club, un grand moment tout simplement.
C'est vrai que c'est une victoire historique pour le club, mais ça fait aussi de toi le plus jeune entraîneur au monde à remporter un championnat national. Que cela signifie pour toi ?
Concernant l’âge, ce n’est pas quelque chose que je maîtrise ou contrôle. En revanche, remporter mon premier titre, compte tenu de mon parcours – je suis arrivé ici à 25 ans, il y a deux ans et demi, alors que l’équipe était relégable – et parvenir à la qualifier pour la Ligue des champions, puis à décrocher ce titre, c’est fabuleux. C’est une immense fierté. C’est aussi l’accomplissement d’un travail de longue haleine. Devenir entraîneur et réussir, c’était un objectif. Gagner un titre, c’est une forme de réussite
C'est quoi la « touche Lafitte » ?
Je dirais que ma force, c’est ma capacité à rassembler, à fédérer un groupe autour d’un objectif commun. J’entretiens une relation particulière avec mes joueurs : je peux leur dire les choses clairement tout en étant à leur écoute. Ensuite, je pense avoir cette ambition stratégique dans ce que je propose, avec toujours cette volonté de gagner. Comme beaucoup de coachs, c’est un mélange d’éléments qui permet souvent d’imprégner ma vision, ma manière de jouer, et de faire en sorte que chacun participe au processus et à l’objectif collectif.
J'ai souvent vu dans d'autres interviews que tu parlais d'identité et de mental, est-ce que c'est un petit peu la base de ton coaching ?
Oui, et cela regroupe beaucoup d’aspects, à la fois individuels et collectifs. Il est important de comprendre qui l’on a en face de soi : comment il réagit, comment communiquer, comment le motiver, comprendre sa personnalité. C’est fondamental. Ensuite, il faut réussir à fédérer tous les joueurs autour d’un objectif commun. Je prends souvent l’exemple de Claude Onesta, qui disait que le but, c’est que le projet devienne celui de l’équipe et non celui de l’entraineur. C’est ce qu’il y a de plus difficile à créer, mais une fois que c’est en place, c’est extrêmement puissant. L’image que j’aime utiliser, c’est celle-ci : si les joueurs sont dans une maison qui commence à brûler, et que cette maison appartient au patron, leur premier réflexe sera de fuir. En revanche, si c’est leur propre maison, ils feront tout pour éteindre l’incendie. L’idée, c’est que l’équipe soit leur maison, notre maison. Et dans les moments difficiles, au lieu de fuir, on se renforce, on va chercher des ressources pour se dépasser. C’est un fil conducteur dans mon management. Il y a des stratégies à mettre en place : créer des groupes de leaders, comprendre les individus, les faire adhérer et participer au quotidien. Résultat : en deux ans, on n’a jamais perdu deux matchs d’affilée en championnat. Cela montre le caractère de l’équipe, sa capacité à croire en son projet.
On te parle dans chaque interview de ton jeune âge. Je voudrais te demander en quoi tu te sens expérimenté et mature ?
Dans ma capacité à communiquer, que ce soit avec les joueurs ou avec l’environnement extérieur. J’ai une certaine maîtrise, une aisance pour faire passer les messages. Sur cet aspect, oui, je me sens expérimenté. Et cela vaut autant pour les entraînements que pour la compétition. Mais c’est surtout en matière de communication, interne comme externe, que je me sens mature.

Football africain et ivoirien
Parlons de la Côte d’Ivoire. On y trouve de très nombreuses académies, le Maracana et le championnat professionnel. Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu le football en Côte d'Ivoire et ses spécificités ?
Je vais essayer. Même si je suis ici, je ne me considère pas comme un expert de tout l’environnement. Il faut d’abord comprendre qu’il existe des clubs professionnels avec leurs championnats : Ligue 1, Ligue 2, Troisième Division, etc. Aujourd’hui, la plupart des clubs ont aussi des équipes jeunes, souvent à partir des catégories U15 ou U17, même si certains clubs disposent de véritables centres de formation. Parallèlement, il y a énormément d’académies, qui cherchent souvent à faire émerger des joueurs pour des championnats étrangers ou des centres de formation à l’étranger. Et puis, il y a le Maracana, cette pratique du football de rue avec ses petites cages, très populaire et qui précède souvent l’entrée en club ou académie. Ce foot de rue révèle un football très technique, ce qui, selon moi, est une spécificité majeure du football ivoirien. Au départ, je m’attendais au cliché d’un football très athlétique, très physique. Certes, cet aspect existe, mais la caractéristique première du joueur ivoirien, c’est sa technique. C’est aussi un joueur capable de fournir et répéter de gros efforts. Le football ivoirien évolue dans un environnement en structuration, où il arrive encore que des talents surgissent de nulle part, d’un village, d’un quartier ou du Maracana. C’est ce qui fait la richesse du pays sur le plan footballistique.
Est-ce que, comme au Sénégal avec les navétanes, le Maracana concurrence le championnat professionnel ?
Non, ce n’est pas le cas. Le Maracana organise effectivement des compétitions ponctuelles qui peuvent être médiatisées, mais il ne rivalise pas avec le championnat professionnel. En revanche, la plupart des jeunes joueurs y ont joué, et certains continuent d’y jouer occasionnellement quand ils sont en vacances.
D'un point de vue de la formation, est-ce que tu vois des différences entre la et la France ?
Si on met de côté les clubs dirigés par des formateurs étrangers, où l’on retrouve des similitudes avec la France, le reste du paysage est assez différent. Dans les structures locales, qui sont très nombreuses, l’approche est surtout axée sur le travail technique individuel, beaucoup de travail avec le ballon. En revanche, il y a moins de jeu collectif, moins de connexion entre partenaires, ce qui limite l’intelligence de jeu. Certaines académies sont très développées, comme celles influencées par Jean-Marc Guillou. Mais globalement, la tendance locale reste une méthodologie très centrée sur la technique et l’aspect athlétique, sans forcément intégrer une approche plus globale qui favoriserait davantage l’intelligence de jeu. Pour les académies les mieux structurées, c’est évidemment différent.
Tu parlais de Jean-Marc Guillou. Est-ce qu'on ressent encore l'héritage de ce qu'il a apporté à partir de 1994 avec l’ASEC ?
Oui, il existe encore des structures créées par les élèves de Jean-Marc Guillou, qui ont perpétué sa méthode. Donc cet héritage est toujours présent, même si aujourd’hui ce n’est plus vraiment dominant dans le paysage du football ivoirien et qu’il ne se ressent pas autant qu’avant.
Tu en parlais plus tôt, le football africain souffre d’une image très axée sur l'aspect athlétique, la puissance, la force, malheureusement au détriment de la technique. Comment expliquer cela ?
C’est assez simple. Par exemple, les clubs européens, et surtout français, cherchent souvent ce profil : des joueurs très athlétiques, capables d’impact. Ils vont chercher des caractéristiques qu’ils n’ont pas forcément en France. Par exemple, au Stade, on avait un jeune défenseur central, suivi par plusieurs clubs européens, qui pour moi n’était même pas un titulaire régulier. Mais il avait 17 ans, avec un profil athlétique précoce, ce qui intéressait les recruteurs européens. Cela m’avait surpris car j’avais d’autres joueurs avec plus de talent, mais j’ai compris que les clubs étrangers cherchent des profils qu’ils ne trouvent pas chez eux. Cela explique cette image athlétique dominante. Cela dit, on voit aujourd’hui des joueurs plus techniques signer dans des championnats comme l’Autriche ou l’Espagne. Ce qui montre qu’il y a une diversité croissante dans les profils recrutés. Mais en équipe nationale, on retrouve souvent ce profil athlétique, car ce sont ces joueurs qui ont bénéficié des meilleures opportunités pour progresser et s’exposer au plus haut niveau. Pourtant, ce n’est pas forcément représentatif du profil type ivoirien.
Selon toi, dans combien de temps pourrait-on voir une sélection nationale africaine remporter la Coupe du Monde ?
D’ici dix ans, c’est possible. Cela ne signifie pas que cela arrivera forcément, mais qu’ils auront les moyens d’atteindre (encore) le dernier carré, voire d’aller en finale et de gagner, c’est une vraie possibilité. On constate déjà un changement profond avec l’apport des binationaux et maintenant avec le projet FIFA piloté par Arsène Wenger dans certains pays, des joueurs très jeunes sont formés selon une méthodologie plus professionnelle et précise, avec les meilleurs talents. Ensuite, tout dépend de la gouvernance et de la stabilité des pays et des fédérations. Mais je ne serais pas surpris qu’un jour un pays comme le Maroc ou la Côte d’Ivoire remporte la Coupe du Monde.

Coaching d'Alexandre Lafitte
On va parler un peu plus coaching. Comment différencies-tu un entraîneur d'un manager ? Et comment te positionnes-tu ?
Je pense qu’on peut tout à fait cumuler les deux casquettes. L’entraîneur est surtout centré sur la performance sportive, l’entraînement, la préparation des séances, le plan de jeu, tout ce qui touche directement au terrain. Le manager, lui, a une vision beaucoup plus large : il s’occupe de l’équipe mais aussi du club dans sa globalité — recrutement, projet à moyen terme, aspects financiers, etc. Pour ma part, ma force est plutôt le management. Mais ce que j’aime, c’est entraîner. J’aime m’impliquer dans les intérêts du club, comprendre où on veut aller, pourquoi, et comment. Parce que j’ai été dans cette position, je sais ce que ça implique. Maintenant, négocier des contrats, discuter des clauses libératoires, gérer les valeurs marchandes, ce n’est pas toujours compatible avec le quotidien d’un entraîneur qui doit penser aussi au terrain. C’est pour ça qu’il faut un staff solide, bien investi dans la qualité de l’entraînement. Cela dit, pour moi, tout entraîneur doit être un excellent manager : capable de rassembler, de gérer son staff, ses joueurs, de bien communiquer, de créer un sentiment d’appartenance. Et surtout, être capable de faire émerger le potentiel de chacun vers un objectif commun.
Quand toutes les équipes se valent, quel est le facteur clé de succès qui fait la différence ?
À mon avis, la différence se fait sur les gains marginaux. C’est la capacité à avoir une identité de jeu forte, claire, sur le plan stratégique, et à être plus précis, plus approfondi, plus pertinent dans ce que l’on fait. Mais surtout, c’est la capacité à ne former qu’un seul groupe. Je crois énormément à la force du collectif, à la capacité à se dépasser grâce à la dynamique de groupe. Quand chaque joueur pousse l’autre vers le haut, vers un même objectif, ça fait la différence. C’est souvent ce qui permet de marquer dans les moments clés, de tenir bon dans les périodes difficiles. En résumé, c’est la qualité du travail pour créer une identité forte, qui passe autant par les valeurs que l’on transmet que par le style de jeu ou les stratégies adoptées.
En match officiel, as-tu déjà pris une décision tactique, “juste pour voir ce que ça donne”, comme un pari expérimental
Sur le collectif, non. Tout est préparé à l’avance, travaillé en amont, on anticipe. On peut ajuster, mais on ne fait jamais quelque chose de totalement improvisé. Par contre, sur le plan individuel, ça m’est arrivé. Par exemple, faire rentrer un joueur à un poste un peu différent pour exploiter une intuition. Une fois, cinq minutes avant la fin d’un match serré, j’ai fait entrer un ailier droit sur le côté gauche car mon intention, c'est qu'il mette les ballons devant le but pour avoir plus de présence devant la cage adverse. Premier ballon qu'il touche, il élimine, il rentre, il frappe pied droit, alors que c'est un pur gaucher et il marque. Et là, on gagne. Ça, c’est de l’intuition. Ça arrive parfois, mais ce sont toujours des idées qui s’appuient sur une réflexion et une observation. Jamais, par contre, je ne mettrais l’équipe en danger en expérimentant un plan collectif jamais travaillé.
Quelle est la part d’intuition dans ton métier d’entraineur ?
L’intuition n’est pas la base de notre travail, mais c’est une force puissante quand elle intervient. Tout ce qu’on met en place est réfléchi, avec des process, des méthodologies, une vision claire du modèle de jeu. Mais en observant le match, les joueurs, on ressent des choses. L’intuition, c’est cette idée soudaine, un repositionnement, un changement tactique qui peut s’avérer pertinent. Il faut savoir l’écouter, mais aussi la confronter, car on a tous des biais cognitifs. En résumé, on ne s’appuie jamais que sur l’intuition, mais elle est souvent une bonne alliée pour ajuster ce qui a été prévu.
A quel moment tu t’es dit : “là, j’ai vraiment progressé comme coach” ?
J’ai eu plusieurs étapes marquantes. Un souvenir précis, c’est un match avec les U19 à Tarbes contre Rodez. À la mi-temps, on perdait 3-0, et j’ai eu l’idée de changer notre manière de défendre, de replacer la ligne offensive plus bas et plus axial. On a marqué rapidement en seconde période, et on a fini par transformer le match. C’est ce genre d’expérience qui te fait prendre conscience que tu progresses, que tu trouves des solutions concrètes. Aussi, lors de mon arrivée au Stade d’Abidjan, j’ai dû revoir notre style défensif face à des équipes très fortes comme FC San Pedro. Plutôt que de presser haut comme je le faisais d’habitude, on a opté pour un bloc médian compact, en les laissant venir s’écraser sur nous. Ça a payé avec une victoire 2-0 qui a fait du bruit. Sinon, cette saison, on a marqué 24 buts sur coups de pied arrêtés en 44 matchs. Ces statistiques te montrent que tu passes un cap, que ton travail paye. Le coaching, c’est un apprentissage constant, un défi permanent.
Si on supprimait les trophées et les statistiques, comment saurais-tu que tu as réussi en tant qu’entraineur ?
C’est simple : c’est le feedback des joueurs. Quand ils montrent qu’ils ont envie d’apprendre, qu’ils aiment ce qu’on fait, qu’ils veulent se battre pour le projet, c’est un signe fort. Même ceux qui jouent peu restent respectueux, reconnaissants du travail et disent qu’ils ont progressé. Ce sont eux qui vivent le quotidien, qui voient le travail derrière, qui te challengent. Pour moi, leur épanouissement, leur progression, c’est la vraie réussite.
Tu as gagné de nombreux matchs et même le championnat mais quelle est ta défaite préférée ? Celle qui t’a appris une chose qu’aucune victoire ne t’aurait donnée.
Ma défaite préférée, c’est celle où tu domines ton adversaire, mais où tu ne réussis pas à marquer, et tu prends un but contre le cours du jeu en fin de match. Ça fait mal, mais c’est très enrichissant parce que tu sais que tu es sur le bon chemin. Il faut juste garder la confiance, ajuster quelques détails, et persévérer. Par contre, une défaite où tu es dominé et où tu ne peux rien faire, elle n’apporte pas grand-chose si ce n’est la confirmation que l’adversaire était meilleur ce jour-là.
Une défaite 1-0, le hold-up en fin de match après avoir dominé tout le match, quel est ton discours dans le vestiaire avec tes joueurs ?
Je les encourage. La confiance est essentielle. Les titres et les victoires ne se programment pas, ils se préparent. Parfois, d’autres équipes ont plus de réussite ou sont plus fortes dans certains rapports de force. L’important, c’est que le résultat ne remette pas en cause le travail de la semaine ni la confiance dans le projet. Les résultats donnent de la crédibilité, mais c’est la manière dont on travaille et joue qui permet d’y arriver. Dans ces moments difficiles, il faut être solide mentalement. C’est souvent après ces phases que l’on construit de grandes séries et de belles performances.
Tu as entrainé de grands espoirs du football ivoiriens comme Eroine Agnikoi. Dans un championnat comme celui de Côte d’Ivoire, comment fais-tu pour rechercher la performance collective tout en mettant en avant les jeunes espoirs pour leur permettre de se faire recruter et par conséquent d’aider financièrement le club ?
On veut bien sûr faire jouer les jeunes, mais on veut aussi gagner. Nous avons donc recruté des joueurs un peu plus mûrs, avec de l’expérience et déjà habitués à gagner, pour assurer un certain équilibre. Certains clubs jouent uniquement la carte de la formation, mais nous, si on se qualifie pour la Ligue des Champions africaine, c’est une manne financière importante — jusqu’à 700 000$ par phase de groupe, souvent plus que le budget du club. Pour moi, les jeunes doivent être bien entourés. Il faut aussi comprendre les objectifs du club : si le club veut juste vendre des joueurs mais que toi tu veux gagner, ça ne peut pas marcher. Un groupe très jeune perd plus de points par manque de maturité. Mais cette maturité peut se travailler, les joueurs progressent avec le temps.

TOP10 d'Alexandre Lafitte
Ton meilleur ami dans le foot : Romain Peyrusqué, avec qui j’ai joué et Cédric Voutier qui a été un vrai mentor pour moi
Le meilleur joueur que tu aies entrainé : c’est une joueuse, Gaëtane Thiney
Le meilleur joueur français de l’Histoire : Zidane
Le meilleur joueur de l’Histoire : Messi
Ton idole de jeunesse : Gourcuff
Ton club de cœur étant enfant : Bordeaux
Si tu n’avais pas été footballeur, quel métier auras-tu fait : entrepreneur
Ta plus grande qualité : la persévérance
Ton plus grand défaut : je suis têtu
Ton surnom : Laf

11 de rêve D'Alexandre Lafitte (4-3-3)
Ramé
Tremoulinas - Sergio Ramos - Laurent Blanc - Dani Alves
Iniesta - Gourcuff - Xavi
Ronaldinho - Benzema - Messi
Capitaine : Laurent Blanc
Coach : Carlo Ancelotti
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Simon Leon, copywriter, rédacteur et community manager.
Crédits photo : Alexandre Lafitte