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Où en est le football au Qatar ?

  • Photo du rédacteur: Simon Arnaudet
    Simon Arnaudet
  • 31 oct. 2024
  • 5 min de lecture

Le Qatar a investi plus de 1.5 milliard d’euros dans le Paris Saint-Germain et plus de 200 milliards d’euros dans l’organisation de la Coupe du monde de football 2022. Certes, le Qatar assume pleinement sa politique de soft power et à ce sujet et il est difficile d’analyser le retour sur investissement, mais le Qatar a également des objectifs de performance sportive concrets. C’est ce sujet que nous allons aborder dans cet article à travers plusieurs aspects : le championnat national —  la Qatar Stars League (QSL), les infrastructures, la sélection nationale, la formation et le développement du football féminin.


Equipe nationale championne d'Asie - Football Qatar

L’évolution du football au Qatar et de son championnat

À l’instar des USA, de la Chine ou encore des Émirats arabes unis, le Qatar a longtemps été une destination très appréciée des joueurs de football en préretraite. Comme le confirme l’ancien joueur du PSG et actuel consultant pour BeIn, Didier Domi, le Qatar “c’est calme, il y a du soleil, de bonnes écoles et les gens sont respectueux”. Mais la stratégie et par conséquent le niveau de la ligue nationale ont depuis bien évolué, remarque Miguel Heitor, directeur du développement de la Qatar Stars League : “Le niveau s’améliore d’année en année. Nous analysons chaque saison ces évolutions en comparaison avec les 2/3 années précédentes sur des critères physiques et techniques. Sur certains aspects, nous avons la meilleure ligue de la région, sur d’autres, nous sommes derrière. L’Arabie Saoudite s’est beaucoup développée grâce à l’apport de joueurs internationaux en nombre. À présent, nous voulons avoir la meilleure ligue en Asie”. Et le Qatar s’en donne les moyens. Selon Miguel Heitor, “le football est une priorité pour le pays, il bénéficie d’un soutien total du gouvernement. Par exemple, la venue de Xavi ici a été un exemple incroyable pour le Qatar et pour toute la région”. Afin de booster le niveau du championnat, la QSL a modifié à plusieurs reprises son règlement concernant les joueurs étrangers. Aujourd’hui, un club qatari peut compter dans son effectif un total de sept joueurs étrangers. Comme l’explique Miguel Heitor : “Pour que des joueurs étrangers rejoignent un club qatari, ils doivent être meilleurs que les joueurs locaux. Par conséquent, nous concluons que le niveau de la ligue s’améliore, car les joueurs étrangers apportent de nouvelles qualités”. 

“Nous voulons avoir la meilleure ligue en Asie”


L’utilisation intensive de la data en Qatar Stars League

L’une des clés du succès du championnat national réside dans l’avènement au plus haut niveau de la data. Si en France, l'utilisation de la data se développe progressivement, au Qatar, son utilisation est un point crucial de la stratégie sportive nationale. Et c’est là l’une des missions principales de Miguel Heitor : “j’ai une équipe d’analystes qui s’assure que chaque club dispose de toutes les datas nécessaires pour le développement de leurs performances. Les analystes sont à présent sous la responsabilité directe des clubs. Chaque club dispose donc de son propre staff dédié à l’analyse. Ils créent les rapports et les interprètent avant de les utiliser directement avec le coach. La QSL fournit également des rapports techniques aux clubs de la deuxième division qatarienne afin de permettre également leur développement”. 


Les infrastructures sportives de la Qatar football league

Si le Qatar fait partie des meilleures ligues de la région, il ne fait aucun doute que le pays bénéficie des meilleures infrastructures du continent tout entier. À commencer par Aspetar, hôpital spécialisé dans le sport, de renommée mondiale, considéré par Cyril Klosek, directeur technique des académies PSG au Qatar, comme “une référence mondiale où les joueurs viennent du monde entier pour se faire soigner”. On peut aussi citer aussi Aspire, l’académie semi-privée, semi-publique qui forme les nouvelles générations de footballeurs qataris. C’est un sport-étude comme l’INF Clairefontaine, mais pour toutes les catégories d’âge jusqu'à 18 ans. Enfin, en ce qui concerne les stades, Miguel Heitor est dithyrambique : “Les stades de la coupe du monde sont au top. Les centres d’entrainement sont excellents” tout en gardant un esprit critique afin d’améliorer l’existant : “Certains clubs ne disposent que d’un seul terrain d’entrainement et la QSL souhaiterait qu’ils bénéficient au moins d’un deuxième ainsi que d’autres améliorations comme des salles de sport de meilleure qualité, des salles de repos, lounge ou encore des espaces évènementiels et de réunion, pour que tous les clubs bénéficient des mêmes conditions d’entrainement et de jeu”. Cyril Klosek confirme : “Il n’y a aucun équivalent au Qatar à travers le monde en termes d’infrastructures de football”. 


“En termes d’infrastructures de football, il n’y a aucun équivalent au Qatar à travers le monde”


L’équipe nationale du Qatar

Le Qatar a un grand regret : ne pas avoir montré son vrai visage lors de sa Coupe du Monde. Car le pays domine l’Asie du football, de la tête et des épaules, en remportant les deux dernières Coupes d’Asie. La QSL semble d’ailleurs avoir trouvé le bon équilibre en autorisant 7 joueurs étrangers par club professionnel. C’est assez pour permettre aux joueurs locaux d’apprendre aux côtés d’excellents joueurs tels que Marco Verratti, Abou Diallo ou encore Julian Draxler et Joselu tout en leur accordant suffisamment de temps de jeu contrairement à l’Arabie Saoudite qui autorise jusqu'à 10 joueurs étrangers. On voit aujourd’hui une Saudi Pro League en plein développement, mais une sélection nationale en perte de vitesse. Il est également à noter que parmi les 7 joueurs étrangers autorisés, une place est réservée à un ressortissant asiatique et deux autres à des joueurs U21. Le Qatar souhaite développer le football continental et est résolument orienté vers l’avenir


Verratti qui signe au Qatar football

La formation football au Qatar

Deux structures prédominent dans la formation au Qatar. Aspire, dont la mission est de former les footballeurs qataris de demain, et la PSG Academy, la meilleure structure de formation privée comme le sont aussi Evolution Soccer et Lusail SC. L’ensemble de ces académies et des équipes de jeunes des clubs professionnelles sont observés par les recruteurs d’Aspire pour sélectionner les talents les plus prometteurs. Ils rejoignent alors Aspire en sport-étude et tout est mis à leur disposition pour réussir. Ici, le pays passe avant tout. Les académies et les clubs sont secondaires vis-à-vis de la réussite des sélections nationales (jeunes et senior) et donc du pays tout entier dans sa représentation mondiale. 


Aspire - Football Qatar

Le football féminin au Qatar

Miguel Heitor estime que le football féminin est sur la bonne voie : “Plusieurs académies comme la PSG Academy proposent des sections féminines de qualité. C’est fantastique pour le pays”. Les filles de la PSG Academy vont d’ailleurs bientôt s’entrainer dans un des stades de la Coupe du Monde : Education City. Aya Aljurdi, responsable de la section féminine de la PSG Academy voit des pistes d’amélioration concrètes : “Le football féminin au Qatar a besoin aujourd’hui d’un département dédié avec des employés spécialisés et experts, de l’organisation de championnats féminins pour toutes les catégories d’âge et de développer les sélections nationales (jeunes et adultes) du pays” et d’insister sur l’importance du football féminin : “Avoir des joueuses et des coachs qui réussissent, ça permet de montrer que les femmes sont de plus en plus présentes et compétentes. Aussi, il est important de permettre à tous de découvrir le football féminin et pas seulement pour les femmes. On pourrait donner plus d’attention au football féminin. Montrer qu’il y a des opportunités. 

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Crédits photo : PSG academy, Alkass Digital, AFC, Times Now News

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